Se rendre au contenu

Quelque chose D’assez fâcheux

17 février 2025 par
Simon Couval

  • Oncle Jean, raconte-nous une histoire !
  • Une histoire comment ?
  • Une histoire dans un château, dit Jérémie.
  • Avec beaucoup de gens riches, enchaîna Magali.
  • Et un meurtre ! ajouta Guillaume.
  • Rien que ça ! Vous me prenez pour Agatha Christie, mais je n’ai pas son talent.
  • Essaye !
  • C’est ça ! Et peut-être que ça marchera !
  • Oui ! Oui ! crièrent les enfants en chœur.


Jean Saint-Molhain regarda les trois enfants assis sur le grand tapis afghan qui recouvrait un tiers du parquet de l’immense salon. Puis ses yeux firent le tour de la pièce : une cheminée où flambaient de grosses bûches, le piano à queue Bechstein, les fauteuils Directoire, le bureau à cylindre Empire, les longs canapés design, les lourds rideaux de velours.

  • L’histoire que je vais vous raconter se passait dans une grande maison comme celle-ci. Presqu’un château si vous voulez. Imaginez-la avec ses deux étages de sept fenêtres en façade, flanquée d’une tour carrée sans toit avec sur un côté des écuries qu’on avait aménagées en garages, et un pavillon de l’autre côté pour loger les domestiques.
  • Il y avait combien de domestiques ? demanda Guillaume.
  • Un maître d’hôtel, bien sûr, appelé Georges ; une cuisinière, Maria ; une femme de chambre, Evelyne ; un chauffeur-jardinier, Henri, mari de Maria. Et maintenant vous ne m’interrompez plus, sinon je m’arrête. Au rez-de-chaussée de la maison se trouvaient le hall, deux salons, la salle à manger, un bureau, une bibliothèque et la cuisine. Au premier étage il y avait sept chambres et trois salles de bain, au second étage huit chambres et deux salles de bain. Autour de la maison s’étendait un grand parc boisé de cinq hectares. J’avais été invité à passer une semaine dans la famille qui possédait ce domaine parce qu’un des fils qui s’appelait Edouard suivait les mêmes cours que moi à la Faculté de Droit. Edouard avait un frère aîné, Charles, qui était élève aux Beaux Arts, et une sœur, Elisabeth, qui préparait une licence de lettres classiques et voulait devenir archéologue. Le père était marchand de biens, la mère possédait un diplôme de médecine mais n’exerçait pas.


Le premier soir qui suivait mon arrivée dans l’après-midi, je fis la connaissance de la famille au cours du diner qui nous réunit tous les six. Georges faisait le service. Ce fut un repas très simple : potage de poix cassés, omelette aux girolles, salade, fromages et salade de fruits. Le café fut servi dans le petit salon où nous écoutâmes un enregistrement d’un quatuor de Brahms, puis les hommes - c’est-à-dire Edouard, Charles, leur père et moi – se retirèrent dans la bibliothèque pour fumer et boire des alcools. Je remarquai que Charles semblait gêné, plutôt tendu, tandis qu’Edouard, très à l’aise, plaisantait et se montrait légèrement exubérant. Au moment où une pendule sonnait dix heures, le père donna le signal de la fin de la soirée. Je le saluai, Edouard l’embrassa sur une joue et comme Charles s’apprêtait à l’imiter, son père dit simplement : « Reste un instant, Charles, nous avons à parler ». Je vis le rouge envahir le visage du frère de mon ami, un garçon blond aux manières un peu affectées, mais qu’on devinait aussi vigoureux qu’Edouard. Les chambres des parents se trouvaient au premier étage, séparées par une salle de bain commune, Elisabeth occupait une troisième chambre de l’autre côté du couloir. Les deux frères avaient leurs chambres au second étage où on m’avait également attribué, face à celle de Charles, une des chambres libres.


Je me couchai sans tarder et m’endormis aussitôt. Lorsque je me réveillai en sursaut j’entendis des voix qui semblaient provenir de l’escalier, puis une porte claqua et une autre grinça pendant plusieurs secondes. Au même moment il y eut un éclair, un coup de tonnerre assourdissant et aussitôt il se mit à pleuvoir à verse. J’ai toujours aimé entendre le crépitement de la pluie sur les ardoises des toitures et le ruissellement des eaux dans les gouttières quand je suis bien au chaud dans un grand lit. Je me rendormis aussitôt pour me réveiller à nouveau en entendant le hurlement d’une femme. Je me précipitai hors du lit et gagnai la porte de la chambre que j’ouvris brusquement, me retrouvant dans le couloir obscur et silencieux. Curieusement il ne se produisit rien, les portes restaient fermées, le silence le plus total régnait dans la maison endormie. Je me dis que j’avais dû entendre ce cri au moment même où ma propre agitation me réveillait. Il ne pleuvait plus et le ciel s’était dégagé. Comme je m’approchai de la fenêtre de ma chambre, je vis que le parc était éclairé d’une grande lueur qui me parut bleutée, venant d’une magnifique pleine lune. C’est alors que j’aperçus la silhouette qui glissait le long du mur des écuries. Au même moment je ressentis une vive douleur à l’arrière du crâne et je sombrai dans l’inconscient.


Des coups frappés à la porte me firent émerger d’un sommeil lourd et légèrement nauséeux. Le panneau grinça sur ses gonds et Georges apparut, tenant sur un bras le plateau du petit déjeuner.

  • Bonjour Monsieur, dit-il, avez-vous bien dormi ?


Avant que je réponde, il continua de parler.

  • Je suis navré d’avoir dû vous réveiller si tôt car il n’est que sept heures et demie. Cependant cela était nécessaire car je dois vous informer de quelque chose d’assez fâcheux qui s’est produit cette nuit et qui va probablement contrarier vos projets de la journée.


Tout en débitant son petit discours de maître d’hôtel stylé, il avait déposé le plateau sur une table-pont habilement glissée vers le lit, écarté les rideaux et disposé sur une chaise une robe de chambre en soie.


  • J’espère que rien de trop grave ne s’est passé ? dis-je assez bêtement, n’étant pas accoutumé aux codes stylistiques des majordomes des grandes maisons, fort proches du langage diplomatique.
  • Je crains que si, Monsieur, poursuivit Georges. Mais peut-être devrais-je attendre que vous ayez terminé votre petit déjeuner avant de vous informer de la nature des incidents de la nuit ?


Il commençait à m’agacer sérieusement car, de surcroît j’ai horreur qu’on me regarde manger. Je venais de remarquer la présence sur le plateau, près de la tasse à thé, d’un petit verre à dégustation rempli d’un liquide ambré. L’ayant approché de mon nez je découvris que c’était de l’armagnac.


  • Mais c’est de l’alcool, m’écriai-je stupéfait.
  • Un très vieil armagnac de la réserve spéciale de Monsieur. En effet, il m’est apparu qu’au vu des circonstances il serait peut-être approprié…


Cette fois je le coupai sèchement, quitte à passer pour un petit Monsieur sans éducation.


  • Ecoutez, mon vieux, allez-vous me dire une fois pour toute ce qui se passe dans cette maison ?


Mon agressivité ne semblait pas l’avoir atteint.


  • Je vais vous le dire, Monsieur, mais je crains que cela vous cause beaucoup de déplaisir. Ce matin vers six heures, comme chaque matin, j’ai pris mon service. Je me suis d’abord rendu dans la bibliothèque pour vider et nettoyer les cendriers utilisés la veille, puis je suis entré dans le bureau de Monsieur, sachant qu’il se trouvait avec Monsieur Charles à la fin de la soirée. Là j’ai dû constater à mon grand regret que Monsieur n’avait pas quitté son bureau car son cadavre se trouvait encore sur son fauteuil, un stylet servant de coupe-papier enfoncé dans la poitrine. Aussitôt, je crus de mon devoir d’informer Madame. Je suis monté à l’étage et j’ai frappé à la porte de Madame, d’abord discrètement puis un peu plus fort et finalement, bien que cela fut extrêmement gênant, beaucoup plus fort. N’obtenant plus aucune réaction de Madame, et quoique cela fut fort déplacé car j’aurais dû appeler la femme de chambre, je me suis autorisé à pousser le panneau et à pénétrer dans la pièce. Je constatai d’abord qu’elle n’était pas plongée dans l’obscurité car la lampe d’un des chevets était allumée. Ensuite j’ai vu le corps de Madame en travers du lit, sur les couvertures, la tête pendant vers le sol. Cette tête, Monsieur, avait pris une fort désagréable couleur sous l’effet de l’afflux de sang provoqué par l’étranglement. En effet, on voyait nettement le cordon d’un peignoir noué autour du cou de Madame. Je suis sorti de la chambre dont j’ai refermé la porte et j’ai frappé à celle de Mademoiselle Elisabeth comme je l’avais fait à celle de Madame. Le même silence suivit les coups donnés de plus en plus fort. J’ai pénétré dans la chambre où Mademoiselle Elisabeth, plus exactement son cadavre, se trouvait allongé sur le lit non défait. Son visage était horrible à voir, si je puis me permettre. Le front et les joues portaient de larges marques d’un rouge très déplaisant, et une sorte de sécrétion mousseuse sortait de sa bouche. Un de ses bras pendait hors du lit et au bout de ce bras, donc près de la main, gisait un verre vide au fond duquel apparaissait un dépôt blanchâtre. Je ne suis pas du tout accoutumé à ce genre de circonstances, mais j’ai lu suffisamment de romans de Madame Christie pour comprendre que Mademoiselle s’était empoisonnée. Je refermai la chambre et estimai qu’il me fallait informer Monsieur Charles, l’aîné des fils de feu Monsieur. J’ai fait alors quelque chose, que je ne me serais jamais autorisé dans d’autres circonstances : j’ai frappé directement une série de coups très forts à la porte de Monsieur Charles. Ne recevant pas de réponse je suis entré dans la chambre où j’ai vu le cadavre de Monsieur Charles qui gisait, entièrement nu, devant la cheminée. Tout un côté de sa tête était horriblement fracassé. Le sang s’était coagulé dans ses beaux cheveux blonds et, si je puis me permettre, de la cervelle sortait de la plaie. On avait manifestement utilisé le tisonnier, qui se trouvait devant la cheminée, lequel portait des traces de sang et de matière cérébrale. J’ai d’abord disposé une couverture sur le corps de Monsieur Charles que je ne pouvais me résoudre à laisser dans une indécente nudité, puis j’ai refermé la chambre et je suis allé frapper à celle de Monsieur Edouard. Je ne fus pas vraiment surpris, ni de ne recevoir aucune réponse, ni de découvrir le cadavre de Monsieur Edouard dont la gorge avait été tranchée si nettement que la tête était à moitié détachée du tronc. Le beau tapis Kazan que Monsieur Edouard avait ramené de Russie était tout imprégné de son sang. On avait abandonné près du corps le couteau à découper dont se servait Maria pour préparer les viandes.

C’est alors, par association d’idées, que je réalisai qu’aucun membre du personnel n’avait encore manifesté sa présence malgré l’heure. Etant redescendu au rez-de-chaussée, je constatai qu’effectivement la cuisine et l’office étaient vides. C’est avec beaucoup d’appréhension que je me dirigeais vers le pavillon où nous logeons et que j’avais quitté une heure plus tôt sans m’inquiéter du silence qui y régnait car je me lève toujours le premier, comme il se doit du fait de mes responsabilités.

Ce silence, Monsieur, régnait toujours quand je rentrai dans le pavillon. C’est sans illusion que je me rendis successivement dans les chambres. S’agissant de domestiques je serai bref : Maria avait été étranglée, on avait fracassé le crâne d’Evelyne avec son fer à repasser et Henri s’était pendu.

C’est alors que je me rappelai votre présence. Je suis confus d’avoir à l’avouer, Monsieur, et je vous demande de bien vouloir me le pardonner en égard aux circonstances, mais dans l’extrême confusion où m’avait plongé la série de découvertes que je venais de faire, j’avais oublié votre présence dans la maison. Etant donné que tous les maîtres et tous les membres du personnel étaient morts, j’aurais pu présumer, presque logiquement, si je puis me permettre, qu’un sort identique vous avait été réservé. Néanmoins, plus intuitivement que logiquement, il me sembla qu’en tant qu’invité vous étiez étranger aux causes qui devaient fatalement expliquer ces morts et que, par conséquent, vous deviez être vivant. Pour conjurer le sort, pardonnez-moi cette faiblesse qui a affecté passagèrement un esprit dont je me suis toujours efforcé de préserver la rationalité, j’ai décidé de ne pas m’assurer de votre bonne santé mais de la considérer comme avérée. C’est pourquoi je me suis présenté directement avec le plateau du petit déjeuner, heureux, je vous l’assure, Monsieur, de constater que mon intuition ne m’avait pas trompé. Maintenant si vous le permettez, il faudrait que je me retire pour téléphoner à la police.


Au milieu du récit de Georges j’avais avalé d’un trait le verre d’armagnac et je regrettai qu’il n’ait pas apporté la bouteille.


  • Oui, bien sûr Georges, il faut appeler la police.


C’est tout ce que je trouvais à dire à cet homme dont je ne pouvais m’empêcher d’admirer le sang froid et le professionnalisme. Ensuite, je bus une tasse de thé, je me levai, je fis ma toilette et je m’habillai.


                                                                            *


Trois quart d’heure plus tard l’inspecteur Pippy se présentait avec trois policiers. Il envoya ces derniers, faire les premiers constats dans les différentes chambres et s’enferma avec nous dans la bibliothèque pour écouter avec une infinie patience le témoignage de Georges. Puis il prit la parole.

  • Nous sommes donc, selon les apparences, en présence de six meurtres et deux suicides. On peut donc présumer qu’un des suicidés ou les deux, est ou sont l’auteur ou les auteurs des meurtres. Cependant, on ne peut exclure des gestes de désespoirs consécutifs à la découverte de tel ou tel meurtre. Par ailleurs le modus operandi et les armes des crimes sont chaque fois différents : un poignardé, une étranglée, un crâne fracassé par un tisonnier, un égorgé avec un couteau de cuisinier, un second étranglement mais à mains nues, un crâne fracassé avec un fer à repasser. Enfin, il semble probable que tous ces meurtres aient été perpétrés dans un laps de temps assez court, ce qui rendra difficile, malgré les autopsies, d’établir une chronologie éclairante.


Je fus impressionné par l’esprit de synthèse de l’inspecteur. Mais brutalement il changea de registre.


  • Si on peut comprendre que Monsieur – il parlait de moi – ait été épargné parce qu’il était étranger à la maison, comment expliquez-vous que vous-même soyez encore en vie ? demanda-t-il à Georges en plongeant son regard dans celui du Maître d’hôtel.
  • Je ne me l’explique pas, Inspecteur, répondit Georges sans s’émouvoir.
  • Je crois qu’il ya a pas mal de choses qu’on aura du mal à expliquer dans cette affaire, dit Pippy rageusement. C’est invraisemblable !


Georges étant retourné à l’office, l’inspecteur m’entraîna vers une porte-fenêtre éloignée de la porte.

  • Que pensez-vous de cet homme, si toutefois il s’agit d’un homme et non d’un androïde ? me demanda-t-il
  • Je crois Inspecteur qu’il doit en savoir long sur les habitants de cette maison et qu’il a peut-être une idée sur les causes de cette hécatombe. En revanche je suis certain que vous n’en tirerez rien car il fait certainement passer les valeurs qui fondent la déontologie de son métier avant toute autre considération.
  • Y aurait-il des valeurs supérieures à la loi, à l’ordre public, à l’intérêt général ?
  • Pour lui, oui ! Cela s’appelle la fidélité et la loyauté absolue à l’égard des Maîtres. L’ordre privé de la famille qu’il sert l’emporte sur l’ordre public. Il ne trahira pas les secrets de la famille, j’en suis sûr.
  • Mais ils sont tous morts et les domestiques aussi !
  • Ça ne change rien, au contraire : la mémoire des morts qui ne peuvent plus se défendre doit être encore plus préservée que leur dignité de vivants.
  • Eh bien c’est ce qu’on verra !


                                                                                    *


Et ce fut tout vu. L’appel au civisme, les pressions, les menaces : rien ne parvint à faire sortir Georges de la stricte réserve qu’il s’imposait. Aux questions de l’inspecteur, des enquêteurs, du juge, il répondit invariablement par des formules telles que « je l’ignore », « il ne m’appartient pas de répondre à cette question », « il va de soi que je n’ai aucune opinion sur ce point », « je n’ai rien remarqué parce que je n’ai rien observé », « je n’ai pas entendu parce que je n’écoutais pas ». Il fit même référence à sa formation dans une des meilleures écoles de majordomes : « on nous a appris que lorsque les maîtres ne s’adressent pas à nous, tout en parlant en notre présence, nous devons oublier qu’ils le font dans une langue que nous connaissons ».


L’inspecteur Pippy s’humilia jusqu’à aller trouver un détective très célèbre à l’époque, le suisse Adonis Navet. Quand il lui eut exposé l’affaire celui-ci se déroba avec son maniérisme habituel.


  • Mon cher Inspecteur, les meurtres simultanés de six personnes agrémentés de deux suicides, cela s’appelle un massacre et c’est extrêmement vulgaire. Moi je m’intéresse aux crimes, voyez-vous. Le mystère ne suffit pas à exciter mes neurones, il me faut de la finesse, de la subtilité, voire de l’élégance. Non, n’insistez pas, cher ami, Adonis Navet enquête dans les châteaux, dans les palaces, sur des yachts, dans des trains de luxe, pas dans les abattoirs !


Sur ce, il prit entre le pouce et l’index l’anse de la tasse de chocolat fumant qui était posée sur un guéridon près de lui et il avança deux lèvres gourmandes vers la surface mousseuse de l’épais breuvage. Ecœuré par la dérobade grandiloquente du rusé vieux dandy autant que par la vue du chocolat, l’inspecteur prit congé et se retint tout juste de claquer la porte en sortant.


Personnellement j’avais quelques idées sur la question, d’une part ayant été assez intime avec Edouard pour avoir reçu de lui quelques confidences à l’issue de soirées bien arrosées, d’autre part en raison d’un certain don d’observation et d’analyse des psychologies individuelles que j’ai toujours possédé. Contrairement à Georges je ne répugnais pas à laisser l’intuition me guider dans les méandres des dites psychologies et de leurs combinaisons. Toutefois, j’ai gardé pour moi les hypothèses auxquelles j’étais parvenu parce que je considère que tout l’intérêt d’une énigme c’est qu’elle le reste pour le plus grand plaisir de ceux qui la rencontrent un jour. A ma manière je suis un esthète.


                                                                             *


Bien entendu les enfants s’écrièrent que « ce n’était pas du jeu », que l’oncle Jean avait raconté « une histoire qui n’en était pas une » etc. etc. A tous ces reproches il répondit ainsi :


  • D’abord sachez que même si je voulais vous êtes agréable je ne pourrais pas vous faire part de mes hypothèses car elles comportent des explications dont le contenu n’est pas de votre âge. Je vous donnerai peut-être des pistes dans quelques années si cela vous intéresse encore à ce moment là. Ensuite, lorsque vous serez en âge de pouvoir comprendre certaines choses dans le comportement des adultes, vous n’aurez qu’à faire comme moi : réfléchir. Préférez l’imagination au raisonnement car lorsque les gens font des choses déraisonnables, eux-mêmes n’agissent pas en raisonnant. On voit bien que ces meurtres n’ont rien de méthodique. Et puis ça suffit, j’en ai déjà trop dit. Allez vous coucher et dormez bien, les enfants !


***