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L’école de Francfort : du berceau du marxisme culturel au biberon des « sociétés ouvertes »

4 octobre 2020 par
Simon Couval

« La tâche est comparable à celle de l’élimination de la névrose, de la délinquance ou du nationalisme du monde. Ils sont le produit de l’organisation globale de la société et ne peuvent être changés seulement si cette société est changée. »

Walter Benjamini

La société contemporaine est devenue une société de crises permanentes. En témoigne les dernières en date (de mars à août 2020 : Coronavirus, Black Lives Matter, Traoré et les incendies de Beyrouth1). Ces crises prennent des formes multiples et variées (sanitaire, climatique, économique, financières, démographiques, , politique, culturelles et religieuses), mais toutes sont le fruit d’un long processus devant contraindre l’émergence du racisme et du nationalisme du siècle dernier, via une société ou la technicité des opérateurs associée au mysticisme de la Science, servirait en tout bon point à l’émergence d’un néo-libéralisme, socle indéniable des sociétés dîtes ouvertes et promues par des Mr Att. ou des Mr Sor. Cet impertinent processus vient s’immiscer au sein de l’intimité des individus sans qu’il ne s’en rendent compte. Cette « ingénierie »-ultra compétente comme nous allons le voir-semble porter en elle, un des chemins de compréhension de ce bazar mondialiste.

C’est à cause de ce contexte navrant qu’il nous a paru essentiel de réaliser un travail sur l’influence possible de la Théorie critique de l’École de Francfort sur le monde moderne en cette fin d’année 2020.

Ainsi, grâce à un travail d’exégèse des auteurs ayant contribué de près ou de loin à cette théorie, cet article se veut d’apporter au lecteur les sources du travail intellectuel et politique commencé il y a plusieurs décennies dans la ville des saucisses et de la Banque européenne.

I/ Les débuts d’une longue histoire

I.a) Avant l’école, l’Institut du Marxisme lénifiant !

L’Institut de recherche « sociale »-maître mot de l’Institut, révélant dès le départ ses intentions de détruire le gouvernement des hommes aux convictions guerrières par un gouvernement de soumission culturelle-de l'université Goetheii (Institut für Sozialforschung) apparaît en 1924 grâce aux idées progressistes-marquées religieusement- d’un jeune bourgeois de Francfort.

Ce dernier rêvait, suite à ses nombreuses fréquentations avec des socialistes de l’époque, de réunir « officiellement »-cad utiliser la reconnaissance nationale pour faciliter la diffusion des idées- un bastion d’intellectuels juifs marxistes allemands au sein d’un même établissement. Ce jeune bourgeois Francfortois n’est qu’autre que Felix Weil, digne héritier du commerçant millionnaire et Juif Hermann Weill qui l’aurait aidé via le mécénat à créer l’Institutiii.

A cette époque, Francfort est une ville marchande très réputée, composée par de nombreuses banquesiv, et est réputée pour être le centre névralgique de la pensée libérale et socialiste. La ligne directrice de l’Institut est donnée, le débat intellectuel de l’Institut s’orientera dès le départ à rechercher un avenir pour le marxismev, en faisant substituer le concept d’ »exploitation » à celui d’ »aliénation » pour que l’Homme puisse se libérer à tout jamais de l’oppression du quotidien, de la famille et de...L’Eros !] 

Autrement dit, l’objectif fixé par l’Institut et ses théoriciens de la nouvelle gauche pour « Préparer la transition du capitalisme au socialisme », est de passer du concept premier de lutte de classe et de son amélioration légitime à l’avènement d’une « Révélation » devant passer par une destruction subversive du patriarcat-jugée totalitaire et traumatisant- à un remplacement progressif des phénomènes sociaux dirigés par l’Eros à des phénomènes sociaux orchestré par Thanatos.

La première direction de l’Institut est confiée à Cari Grünberg-professeur d'économie politique-de 1923 à 1931. Ce dernier accepte de prendre ce poste à la demande de Félix Weil (ayant appuyé le financement de l’Institut via le mécénat).

Il nous semble important de relever, que la plupart des étudiants qui fréquentaient cet établissement se référaient au mouvement austromarxiste d’autonomie nationale-culturellevi (mouvement marxiste considéré comme étant un substitut à l’assimilation-séparatisme, le séparatisme menaçant les sionistes de gauche tel Hachomer Hatzaïr, ou encore les partisans d'un État binational en Palestine comme Martin Buber, que par des partis émanant de diverses minorités comme le Folkspartei juif dans l'entre-deux-guerres ou l'Union démocratique des Magyars de Roumanie après 1989).

Max Horkheimer-issu d’une riche famille industrielle juivevii, notons le point commun avec Félix Weil- prendra la direction en 1931. On fera de lui le « fondateur » historique et théorique de l’école(!).

Bref, voici à partir de quelles exigences historiques, politiques, philosophiques et économiques l’école de Francfort s’est développée pour renverser des siècles de culture.

I. b) L’École

L’école naît avec la fondation de l'Institut pour la recherche sociale. Elle fermera ses portes à cause de la montée des nazis au pouvoir en 1933, à cause de l’origine religieuse de ses membres. Elle sera obligée de changer plusieurs fois de noms -par exemple la« Société Internationale de Recherche », et de s’exiler, avant de pouvoir revenir à Francfort après la guerre en 1950, à Genève (où une annexe administrative fût créée), à Paris (où elle fût reçue à l’ENS et accueillie par le sociologue Célestin Bougléviii), à Londres et à New-York.

L'Ecole de Francfort va alors se détacher de l'Institut pour devenir un courant de pensée « révolutionnaire ». Elle gardera la trame philosophique-ou plutôt idéologique- de l’Institut. Elle continuera d’aborder les questions du prolétariat, qui est-il ? A sa logique, est-il vraiment celui qui ne possède pas les moyens de productions ? Et à sa place public, est-il réellement un être révolutionnaire comme le laisse apparaître le régime soviétique ? Privé, quelle place pour l’autorité phallocratique dans la famille ? Le père est-il le seul être capable d’autorité ? ... Ainsi, les membres de l’école vont chercher tout les repères permettant à l’Homme nouveau d’exister et d’évoluer soit vers un capitalisme émancipateur ou soit vers un capitalisme aliénateur.

Si à l'origine l'Institut a un projet sociologique avec des membres essentiellement philosophes. Quant à elle, l’école sera très vite un lieu d'une recherche pluridisciplinaire qui fera côtoyer des sociologues, psychologues, philosophes, économistes et théoriciens de l’art. Elle regroupe des philosophes : Marcuse, Horkheimer, Adorno et plus tard Habermas mais aussi des économistes (Pollock, Grossmann), un psychanalyste (Eric Fromm), des littéraires (Walter Benjamin) et des historiens (Franz Neumann). ix Tous responsables de « l’actuelle gauche mondialiste », il suffit de lire le livre « Théorie Traditionnelle et Théorie Critique » de Max Horkheimer pour s’apercevoir du risque fonctionnel qu’allait représenter sa lecture au sein de la jeunesse, forcément médusée par les illusions progressistes où ils allaient enfin sentir-grâce à un appui médiatique apporté en conséquence- que leur énergie allait être utilisée à bon escient, que le naïf Cohn-Bendit me pardonne !

Les principaux objectifs de l’école sont :

1. Le principe d'une théorie critique, élaborée par contraste à une théorie traditionnelle. Inspirées de la dialectique marxiste, les analyses développées doivent être capables d'un retour réflexif sur elles-mêmes. L'« objectivité », concept critiqué à travers l'influence considérable d'Histoire et conscience de classe (1923) de Lukács, découle ainsi d'une conscience de sa propre trajectoire historique et individuelle ;

2. L'inscription dans un champ interdisciplinaire. Fréquemment rattachée à la sociologie, l'école s'en émancipe assez largement en débordant sur d'autres disciplines, qu'il s'agisse de l'analyse littéraire chez Benjamin ou de ses thèses célèbres sur la photographie, de la musicologie chez Adorno, ou de la psychanalyse chez Fromm. L'un des axes du projet de l'Institut, dans les années 1930, et qui constituera l'une des tendances de l'école, consiste à concilier philosophie et sciences sociales dans le cadre de recherches collectives, en tentant ainsi d'écarter la figure du penseur solitaire3. Cela a conduit à des études sociologiques innovantes, dont celle de Georg Rusche et d'Otto Kirchheimer sur les liens entre le système carcéral et le marché du travail (Peine et structure sociale (en), 1939), ou encore, plus tard, l'étude d'Habermas sur l'espace public, laquelle constitue l'archétype d'un projet épistémologique qui s'appuie sur de nombreuses ressources empiriques et théoriques provenant des sciences humaines et sociales ;

3. Une capacité à définir son propre ancrage contextuel et à ré-interpréter le projet fondateur en fonction du contexte présent, conformément au projet tant du marxisme que de la science moderne ;

4. Le rejet d'un dogme au profit d'une constellation de postures distinctes. L'acceptation, voire la promotion de cette diversité a entraîné certains malentendus. L'apparente discontinuité entre Adorno, Habermas et Honneth a souvent été interprétée comme autant de ruptures. Ces divers positionnements théoriques, dus tant à des différences de sensibilité et d'analyse sociale qu'à des contextes politico-historiques divergents, cohabitent en fait au sein d'un même projet, qui précisément fait place à cette pluralité intellectuelle et à ce nécessaire renouvellement en fonction de la conjoncture.

I.c.axi/ Walter Bendix Schönflies Benjamin (Walter Benyamine) xii

Walter Bendix Schönflies Benjamin est né le 15 juillet 1892 à Berlin, de parents juifs (son père était banquier, puis antiquaire), aîné de trois enfants. Le cadre familial de cet individu est composé de juristes, archéologues et mathématiciens. En 1914, il rencontre Gershom Scholem, futur spécialiste mondial de la mystique juive. En 1917, il est mobilisé, mais fait rédiger un certificat médical pour en sortir. En 1922, il tente d'obtenir une habilitation pour enseigner à l'université, il échoue. Sa thèse a été refusée. Il a essayé de vivre tant bien que mal de ses ouvrages. Il rencontre Adorno. En 1924, il rencontre Asia Lascis, communiste lettone, qui l'initie au marxisme. En 1926, il séjourne en France, à Paris et dans le Var, ainsi qu'à Monaco.

La fin des années 20 lui fait rencontrer Horkheimer et Brecht. L'Institut de Francfort en exil l'accueille comme membre permanent. Il meurt le 26 septembre 1940 en Espagne, il se suicide en absorbant une dose létale de morphine. Son Oeuvre, inspirée du judaïsme et influencée par Horkheimer, Adorno, Brecht et Marx, fût d’élaborer une esthétique critique de l’Art. Pour lui, il faut s’efforcer d’insérer les œuvres dans le contexte du déclin historique et théologique pour mieux les juger. Il en tire sa notion d'aura qui se définie comme « l'apparition unique d'un lointain, aussi proche soit-il ». Aussi, il donnera la thése historique suivante « L'oppression n'est pas l'exception mais la règle. Inutile de s'étonner que certaines choses soient encore possibles aujourd'hui car la violence est de toutes les époques ».  

I.c.b Max Horkheimer xiii

Max Horkheimer est né à Stuttgart le 14 février 1895. Fils d'un industriel juif, il est le fondateur de L'Ecole de Francfort. Il s'oriente d'abord vers la psychologie, puis, à la lecture de Schopenhauer, vers la philosophie. Pendant la première guerre mondiale, il est directeur de l'école des Beaux Arts de Munich. En 1924, il est cofondateur, par l'intermédiaire de son ami F. Pollock, de L'institut de recherche sociale à Francfort. Il commence en 1926 une carrière d'enseignant, tout en se rapprochant du marxisme et du mouvement ouvrier. En 1930, il est nommé professeur de philosophie sociale à l'Université de Francfort. La même année il devient directeur de l'Institut, succédant à Grünberg. Il développe les fondements de la théorie critique dans une série d'essais, Théorie traditionnelle et théorie critique. Il sera celui qui aura ouvert l’école à la pluridisiplinarité des chairs ( philosophes, sociologues, économistes, esthéticiens et psychologue) Puisant dans les lectures de Schopenhauer et de Marx, la pensée, n’est ni première, ni dernière, elle est une médiation. Seules les idées de la métaphysique, de la religion, de la morale peuvent apporter quelques lumières dans le monde. La Raison a donc une double face : la philosophie des Lumières est aussi la vision du monde propre à la bourgeoisie émergente. La raison peut à la fois rendre possible un monde rationnel délivré de la misère et de la violence mais elle permet aussi de mettre en œuvre des techniques les plus élaborées d'extermination (Auschwitz, Hiroshima). En 1947, Max a travaillé avec Adorno sur la fameuse dialectique des Lumières. En 1967, Il publie « Critique de la raison instrumentale » (ou l’éclipse de la Raison). Horkheimer a inspiré le mouvement étudiant des années soixante. Il meurt le 7 juillet 1973.

I.c.C) Herbert Marcouse xiv, l’Éros oublié de mai 68

 La dimension esthétique : « L'art (…) crée (…) une dimension dans laquelle les êtres humains, la nature et les choses ne se tiennent plus sous la loi du principe de la réalité établie. Il ouvre à l'histoire un autre horizon »  Herbert Marcuse est né à Berlin le 18 juillet 1898, premier fils d'une famille juive. Il est le plus connu des philosophes de l'Ecole de Francfort, notamment dû à l’intérêt que lui portait les jeunes leaders de mai 68xv lors du putsch subversif freudo-marxiste contre le gouvernement de De Gaulle. Il place son espoir dans une vie vraiment libre passant par une révolution des pauvres, des jeunes et des marginaux.. Tous habités par le grand refus de l’Homme unidimensionnel-notion majeure sorti dans son ouvrage de 1966.

Il consacre sa thèse de doctorat à l'ontologie de Hegel. L'être est avant tout en devenir d'après sa lecture de la Phénoménologie de l'Esprit et il faut donc concevoir l'être humain dans sa dimension historique. : entre la réalité telle que nous la vivons et la vérité de l'être (la réalité telle que l'esprit devrait la saisir) existe un fossé quasi infranchissable. Cette barrière aliénante trouve son origine dans l'appropriation de la nature. Il s'agit de franchir cette barrière et voilà pourquoi la Raison est potentiellement révolutionnaire à condition de se dégager de l'idéalisme hégélien.   Émerveillé par Freud, il utilise-dans sa conception matérialiste du monde- sa théorie visant à montrer que la civilisation est fondamentalement répressive, qu'elle refoule les pulsions ; Que si un tel refoulement est inévitable (quelle que soit la société considérée), l'appropriation privée des moyens de production introduit un élément nouveau : le principe de rendement nécessaire à l'accumulation du capital. Face à un pouvoir dépersonnalisé contre lequel il ne peut se révolter l'individu se culpabilise, ce qui l'entraîne à intérioriser les valeurs de la classe dominante et à désirer dans un processus masochiste un ordre social autoritaire.

Vénérant Marx, il le rejoint en constatant que la technique est l'instrument de domination exercée par les classes dominantes. On ne peut donc abolir cette domination sur les hommes et sur la nature que par une remise en cause radicale de la technologie industrielle (voir le manifeste d’Unabomber). Grâce à la liaison de ces deux penseurs Marcuse va essayer de comprendre le mécanisme qui permettrait d’abolir tout rapport phallocratique. Il le comprendra lorsqu’il remettra en cause la notion même de besoin. Comment satisfaire ses besoins sans se faire tort à soi-même ? La technicisation du monde ne peut qu'engendrer l'asservissement de l'homme. Satisfaire ses besoins, c'est accepter sa dépendance vis-à-vis d'une économie qui doit produire outils et machines et dominer la nature. La société technologique est avant tout guerrière. Machines et mécanisation sont des moyens de répression économique et politique : dominer le travailleur, créer l'insécurité par le chantage au licenciement etc.

Ainsi, à la pensée positive-tâchée d’un humanisme faux et gênant-qui conduit nécessairement à un renforcement du pouvoir (la science vise à accepter le monde tel qu'il est), il faut opposer une pensée négative jetant les bases d'une libération existentielle et d'une société où les besoins générés par la civilisation industrielle sont abolis. La société industrielle crée des faux besoins car il s'agit avant tout, non pas tant de produire des biens, mais de les écouler. Remettre en cause les besoins, c'est se dégager du « règne de la nécessité » dont parlait Marx pour entrer dans celui de la liberté. Il faut donc d'abord modifier les besoins avant toute considération sur le développement des forces productives et même comme un préalable à la structuration d'une société non capitaliste. Ce n'est pas bien sûr qu'il faudrait changer les mentalités avant les structures (ou les structures avant les mentalités) mais c'est plutôt dire que ces deux changements sont en interaction, que les deux démarches doivent être unies. Il faut une révolution qui prenne l'homme dans sa totalité, y compris dans ses rapports avec la nature. La libération est aussi réconciliation de soi avec soi. Elle a rapport à la sexualité, au corps, aux loisirs. La liberté est droit à la jouissance et c'est justement parce que le capitalisme s'oppose à ce droit qu'il est condamnable. Plutôt que de satisfaire ses besoins, la révolution vise à les transformer. Il faut trouver en Eros (principe de plaisir), une force de plaisir capable de l'emporter sur le principe de réalité, Thanatos, loi de l'ordre établi relatif à la pulsion de mort.

Marcuse parle dans Vers la libération de l'« obscénité du capitalisme ». Les catégories économiques de Marx oublient involontairement la passion qui sous tend la lutte des classes et donc le vécu des laissés pour compte. Dégoût, honte, envahissent les couches sociales, témoins de l'opulence du capitalisme étalant ses richesses quand d'autres sont privés du strict nécessaire. C'est alors l'affect qui se révolte et s'exprime dans des mouvements violents à fonction cathartique et expiatoire très présents dans les années 60. C'est là qu'intervient le freudo-marxisme qui constitue, pour Marcuse, la solution au problème capitaliste. Il enseignera la révolution-injustement accaparé par les soviétiques juifs- pour la revivifier en jumelant Marx et Freud-cad la raison par l’imagination- à l'Université de Boston puis à celle de San Diego en Californie à partir de 1966 où il devient une référence pour une certaine gauche alternative. Il se manifeste lors des débats de l'Université libre de Berlin Ouest en 1967 et lors du colloque de l'UNESCO en 1968 ainsi qu'au XXII° rencontres internationales de Genève en 1969.

Il s'éteint le 29 juillet 1979.

I.c.e Theodor Wiesengrund Adorno xvi, le plus grand penseur paradoxal de Francfort

Marx-Engels : « L’idéologie Allemande »

« Les individus sont toujours parti d’eux-mêmes et partent toujours d’eux-mêmes. Ils affirment leur droit comme une norme exigée par leur être générique, par leur universel réel, par leur absolu et c’est toujours au nom du Droit. D’un véritable Droit, élément constituant des révolutions. » Theodor Wiesengrund Adorno est né le 11 septembre 1903 à Francfort dans une famille juive cultivée. En 1923, il soutient, sous la direction de Hans Cornelius, à l'Université de Francfort, une thèse sur Husserl : La transcendance de l'objectal et de la noématique dans la phénoménologie de Husserl. Il se rend ensuite à Vienne pour étudier la composition musicale et le piano auprès d'Alban Berg. Ce philosophe et bon musicien était pleinement révolutionnaire mais-en bon pratiquant du méta langage judaïque-était un partisan actif de la non-violence !

Influencé par Horkheimer, Hegel, Marx, Max Weber et Freud, il définit l’être comme n’étant pas identique à soi. C’est à dire, qu’il n’est pas singulier et il n’est pas non plus universel-cf Marcuse ! L’être est différent. Il est le rapport « Je-Tu » exprimé par l’incroyable Martin Buber Il est d’abord un être collectif, qui grâce à ce collectif peut lui permettre de devenir Je puisqu’elle est le résultat du lien finement entretenu avec Tu.. La communauté est nécessaire, la culture est son émancipation. L’évolution de cette nécessité, constitue la liberté de l’individu. La liberté est fondée sur la connaissance des nécessité premières. Elles-mêmes révélées lorsque les problèmes concernent l’Autre. Ainsi, elle est le résultat du rapport de force historique d’un groupe fonctionnant et évoluant selon le cadre qu’il s’est imaginé. Encore, pour Adorno, l’objet perçu est premier par rapport à l’objet ressenti. Le sujet qui ne réussit pas à s’affirmer malgré ses origines, est poussé à la violence. Adorno affirme son goût pour cela. En résumé, Adorno condamne celui qui use de ses fonctions intellectuelles pour se connaître et critiqué son environnement et affirme que c’est à cause de la connaissance de soi que le fascisme naît. Car le fascisme est la remise en question de la nature de l’Homme et de sa place dans le sillon historique de la vie.

Ce penseur puissant mais contradictoire va exprimer sa théorie sur l’effondrement de la société moderne à cause de la main mise sur la nature-entendre celle de l’Homme-par la bourgeoisie-ô progrès quand tu nous tient ! Adorno cherchera à fonder une esthétique révolutionnaire suite à l’expérience de 68. En 1970, Adorno élabore une théorie esthétique reconnaissant l’intégration artistique des procédures technologique nouvelles qu’il avait déjà condamné ! Une théorie esthétique qui abandonne la foi en une évolution sociale au profit d’un certains déclinisme-vision absolument pessimiste de la vie elle-même.

Ce n’est pas tout, essayons de découvrir la faille. Adorno, place le concept sous les exigences d’un monde. Mais il fait également précédé les concepts d’un réel qu’il dit nécessaire ALORS que la nécessité même n’est jamais le contenu d’une perception, mais toujours le contenu d’une pensée ou d’un concept ! C’est de cette façon qu’il fera passer Hegel pour un penseur contradictoire en lui faisant dire qu’il doutait du concept. En faisant douter de la philosophie de Hegel. Adorno s’accapare de sa penser pour réaliser une dialectique négative. Encore une fois, vision pessimiste du processus historique.

Aussi, Adorno, ne saisit pas la portée négative du social de Marx. Car, Marx désigne le social, comme « la réalité malheureuse, négative, aliénante » de ce qui doit, par la révolution, laisser la place au contraire du social à un monde aux liens libres entre les hommes. Chose que l’on retrouve dans une association, où l’être collectif remporte sur l’individuel.

Pour relier avec Francfort, il désire donner les outils nécessaire aux hommes afin qu’ils puissent prendre conscience de leur malheur. Pour A. : "Cela fait partie du mécanisme de la domination que d'empêcher la connaissance des souffrances qu'elle engendre"  Adorno va inspirer les « intellectuels progressistes » comme Deleuze ou Bourdieux. Il meurt le 6 août 1969 en rédigeant un texte sur Beethoven.

Conclusion :

L’impact de l’École sur le monde actuel est conséquent. Nous avons pris le parti d’exprimer l’existence-probablement plus subtile que celle effectuée ici- d’un lien entre les événements opératifs de mai 68 et ses thématiques révolutionnaires.

Mais de manière générale, ces thématiques ont fini par produire chez nos contemporains des troubles bien révélateurs découlant de la recherche utopique des « sociétés ouvertes ».

A force de détruire l’identité historique de l’Occident basée sur des fondements judéo-chrétien et plus loin encore greco-latine, les peuples sont tombés dans un nihilisme-au mauvais sens du terme que seuls les véritables Nietzschéens seront capables de comprendre-stérile entretenu par les véritables objectifs de l’École de Francfort que sont :

1. La créations d’offenses racistes/ Le mouvement Black Lives Maters financés par l’organe « philanthropique »-l’Open Society-de Georges Soros. Les mouvements Femen-LGBT ou les ridicules hashtag « BalnceTonPorc » etc..

2. Un changement continuel et organisé pour créer la confusion, ex : la fausse bivalence gauche/droite.

3. L’apprentissage du sexe et de la féminisation des hommes brisant ainsi leur virilité et leurs actions sur le monde réel grâce à leurs idées guerrières. Ne pas oublier de déterminer les oppresseurs et les oppressées !

4. La destruction des savoirs à l’école et de l’autorité des professeurs. L’école ne devenant plus une messe de connaissances mais de rites pour être formé au mécanisme/engrenage de la machine scientifique et technicienne de l’ultra-libéralisme.

5. Une immigration de masse pour détruire l’identité des nations malgré elles alors qu’elles tendent plutôt à reconnaître les différences pour préserver le génie Humain.

6. La promotion de l’alcoolisme, qui ridiculise et retire l’autorité phallocratique (Santé Publique France, Passage aux urgences directement liés à l’alcool en 2018 : pour les hommes : entre 1,2% et 3,1% (sauf Mayotte : 0,2% et La Réunion : 7,3%). pour les femmes : entre 0,3% et 1,4% (à l’exception de Mayotte). Symbole de la force devant être échangé par la matrice ! Se rappeler des travaux de Marcuse qui consistait à « libérer la femme » et à dessiner les contours d’un matriarcat représentant « le seul véritable type de famille d’une société naturelle » cf. en haut !).

7. Le vidage des églises exercé par la soumission-accrue depuis Vatican II-aux « valeurs » du mondialisme.

8. Un système légal peu fiable avec des préjugés sur les victimes de crimes, cf Article « LE DROIT malade de la Loi » ;

9. Création d’une dépendance de l’état ou les bénéfices de l’état via une dette publique irremboursable par principe même de la mécanique usurière en vigueur.

10. Contrôle et abrutissement des médias, en offrant des rites médiatiques ultra-pessimistes ou infiniment débilitant nous faisant constater du vertigineux fossé qui sépare d’un Jean Farran à un Cyril Hanouna !

11. Encouragement de la destruction de la famille, ou du moins de la séparation de ses membres via l’école (la famille est un obstacle pour aboutir vers une pure Laïcité)et aujourd’hui via les mesures sanitaires de la dictature OMS (Angela Merkel a annoncé le 3 octobre 2020 qu’il fallait éviter tout rapprochement, même familial !, afin d’éviter une recrudescence du Coronavirus.)

Tout cela répond bien au « pansexualisme » décrit par Freud pour renverser puis exploiter les différences entre les sexes et au matérialisme de Marx pour accueillir les sociétés dîtes ouvertes où  « Toutes les relations sont contractuelles… Aucun des liens existants n’est définitif, les rapports entre l’individu et la nation, la famille et ses proches dépendent entièrement de sa propre décision… La structure organique de la société a été désintégrée au point où ses atomes, les individus, flottent sans entraves »xvii. Ce messianisme-aux relents d’un trotskysme silencieux et foireux-est l’Utopie rêvé par les oligarques mondialistes ne cachant plus leurs projets afin de la réaliser. Sarkozy en Janvier 2009 : « on ira ensemble vers ce nouvel ordre mondial. Et personne, je dis bien personne ne pourra s'y opposer. »  Cette société dans laquelle nous progressons actuellement nous réduira à l’’état d’individu-atome, marchandisation ultime de notre destin.

Aujourd’hui l’Europe semble s’être bien éloignée de sa conception antique. Cependant, des dirigeants voulant comme Viktor Orbán en Hongrie, Jaroslaw Kaczyński en Pologne, Giorgia Meloni, en Italie et Erdogan en Turquie semble vouloir lui offrir une énième chance à redevenir ce qu’elle a toujours été, le berceau des héros reconnus pour leur grandeur esthétique.

Martius

04 octobre 2020

i:Thèses sur le concept d'histoire de Walter Benjamin

ii: https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_de_recherche_sociale

iii: Héritier d'une riche famille locale Félix Weill(Hermann Weil, son père était un homme d'affaires germano-argentin qui, au début du XXe siècle, était le plus grand négociant en céréales du monde. Il était un patron de sa ville natale Steinsfurt en plus de l'Université de Francfort. Il a financé l'Institut de recherche sociale.), organise régulièrement des semaines de travail marxiste dans un petit hôtel de Illmenau en Thuringe. Georg Lukacs (philosophe considéré comme étant le plus grand philosophe marxiste après Marx) y assiste ponctuellement.

iv: https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20120606.OBS7582/adorno-marcuse-habermas-a-l-ecole-de-francfort.html

v: Le marxisme est un courant à la fois philosophique, politique, économique et sociologique qui se réclame des idées de Karl Marx et de Friedrich Engels (1820-1893). http://www.toupie.org/Dictionnaire/Marxisme.htm

vi: https://fr.wikipedia.org/wiki/Austromarxisme². Mouvement relevant du marxisme et se revendiquant d’un «socialisme à visage humain » . Le but est le même que le socialisme de la théorie politique Marxiste (période de transition entre l’abolition du capitalisme et l’avènement du communisme avec la disparition de l’État) prôné partout ailleurs mais à la seule différence qu’il est considéré comme étant un substitut à l’assimilation-séparatisme (le séparatisme menaçant les sionistes de gauche (Hachomer Hatzaïr e.a.) ou encore les partisans d'un État binational en Palestine comme Martin Buber, que par des partis émanant de diverses minorités comme le Folkspartei juif dans l'entre-deux-guerres ou l'Union démocratique des Magyars de Roumanie après 1989. Il aurait également inspiré le système de communautés (francophone et flamande) en Belgique, en particulier dans la Région de Bruxelles-Capitale.]

vii: https://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Horkheimer

viii: https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_Bougl%C3%A9 Défenseur de la sociologie comme science positive dans la lignée d'Auguste Comte, Bouglé fut également un républicain militant, engagé dans les luttes sociales de son temps. Il s'est efforcé de concevoir une sociologie ayant pour fondement une morale laïque et libérale qui n'est pas étrangère à ses positions politiques[réf. nécessaire].

ix: https://www.youtube.com/watch?v=J_3ZRGFB4KM

x: https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_Francfort#%C3%89mergence_(1923-1933)

xi: http://sos.philosophie.free.fr/francfor.php

xii: http://sos.philosophie.free.fr/francfor.php

xiii: http://sos.philosophie.free.fr/francfor.php

xiv: http://sos.philosophie.free.fr/francfor.php

xv: https://strategika.fr/2020/06/06/mai-68-une-revolution-de-la-societe-ouverte-contre-la-france/

Extrait du sossier : Le judaïsme politique d’extrême gauche et la société ouverte J’ai déjà évoqué dans mon étude la figure d’Aryeh Neier, président de l’Open Society Foundations et directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW) de 1993 à 2012. Aryeh Neier fût auparavant l’un des créateurs du groupe Students for a Democratic Society (SDS), l’organisation étudiante américaine la plus importante parmi les groupes de l’extrême gauche radicale américaine des années 60. Son trajet est à bien des égards significatif et représentatif de toute une génération de meneurs politiques de la gauche étudiante qui allaient progressivement monter dans l’échelle sociale et passer de l’action directe et de la contestation radicale à une action politique et une influence de bien plus grande envergure au sein d’organisations non-gouvernementales ou d’institutions politiques plus classiques. Ce sera en France le cas de la plupart des meneurs les plus médiatiques de mai 68 passés du « col Mao au Rotary » selon le titre du livre de Guy Hocquenghem qui y rappelle que : « Ce n’est pas la droite, c’est le gauchisme qui a tué le communisme, et discrédité la gauche pendant 10 ans après Mai 68, par un long travail de sape. »[13] Comme aux États-Unis, les meneurs du mai 68 français allaient connaître des carrières à succès dans les domaines politiques (Daniel Cohn-Bendit), intellectuel (Alain Finkielkraut), médiatique (Serge July) ou dans celui de l’ingérence humanitaire à spectacle type Soros (Bernard Kouchner). Là encore, comme aux États-Unis à la même époque, les leaders français de mai 68 devenus hommes d’influence de la société ouverte étaient pour beaucoup d’entre eux d’origine juive. 

xvi: http://sos.philosophie.free.fr/francfor.php

xvii: « Soros et la société ouverte » Pierre-Antoine Plaquevent ; le Retour aux sources ; 2018 ; page 115