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Leçons du corps

Symbolisme et réalités du microcosme humain
14 novembre 2024 par
Simon Couval

Et d’abord, un petit avertissement, comme à la télé !

Attention ! Certains passages de cet article sont susceptibles de heurter les personnes sensibles, en particulier les rationalistes obtus et les pudibonds.



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On peut dire que le corps humain est un microcosme autonome au sein du macrocosme universel auquel il est relié par les sens et dont il est dépendant pour la satisfaction de ses besoins et la recherche des réponses aux questions existentielles que la conscience de sa situation l’amène à se poser.

I Préliminaires

Ce microcosme est un ensemble organique et fonctionnel présentant une architecture, des formes (morphologie) et des réseaux internes qui en font un être vivant animé.

Paramétrage des sens

Les sens ont pour fonction la perception. Une mesure décroissante de la portée possible de cette perception permet le classement suivant :

  1. La vue. Sur Terre elle est limitée par l’horizon et par la plus ou moins grande netteté de ce qui est perçu, celle-ci variant en fonction d’une échelle allant de la proximité maximale à l’éloignement maximal, et en fonction de l’acuité de vision du sujet observateur. Dans le ciel elle est théoriquement illimitée puisque l’homme peut percevoir des corps célestes situés à des distances mesurées en années-lumière. En fait, l’amplitude de la perception dépend essentiellement de l’intensité lumineuse de l’objet céleste observé (sachant aussi que ce qui est ainsi perçu vient de l’espace mais aussi du passé, la quasi instantanéité de la perception cessant lorsque la lumière doit franchir plus de 300000km c’est-à-dire le kilométrage (valeur arrondie) qu’elle parcourt en une seconde.
  2. L’ouïe. Dans l’air le son se propage à une vitesse de 1224 km/h. Le décalage de la perception dans le temps au-delà d’une seconde ne commence donc qu’au-delà d’une source située à 340m du sujet percepteur. Cette vitesse moins importante du son par rapport à celle de la lumière explique le décalage entre la vision lumineuse d’une explosion éloignée du sujet percepteur et « l’arrivée » du son. La perception du son dépend évidemment de l’intensité de celui-ci et de l’acuité auditive du sujet percepteur.
  3. L’odorat. Les odeurs n’ont pas de vitesse de propagation. Leur perception est liée à leur intensité et à leur plus ou moins grande proximité, ainsi qu’à certaines conditions météorologiques (vent, humidité, notamment).
  4. 5- Le toucher et le goût. A la différence des trois premiers, la perception de ces deux sens dépend du contact direct avec le corps du sujet percepteur. Le toucher est lié à un contact extérieur, tandis que le goût l’est à un contact à l’intérieur du corps (bouche). Ce sont des sens « intimes ».

Architecture et morphologie

Le squelette est un assemblage articulé de composants osseux qui donne au corps la configuration que nous lui connaissons : une tête, un tronc, deux bras terminés par des mains, deux jambes terminées par des pieds ; soit le crâne, la colonne vertébrale, les bras, le bassin, les jambes, sans oublier la cage thoracique qui protège les poumons et des organes. L’articulation des bras (épaules, coudes, poignets) et celle des jambes (hanches, genoux, chevilles) permet une grande variété de positions et de mouvements du corps. Les dizaines d’articulations des mains reliant leurs petits os permettent, avec les nerfs et les muscles qui s’y rattachent, une très riche variété de mouvements, depuis la simple préhension d’un objet jusqu’à la virtuosité d’exécution d’instrumentistes musicaux ou celle d’un artiste plasticien ou d’un chirurgien.

La morphologie, ensemble des formes apparentes du corps, résulte de la répartition des masses musculaires sur le squelette, le tout étant enveloppé par des couches de tissus protecteurs dont la dernière, appelée couramment peau, est l’épiderme (couche supérieure au-dessus du derme et de l’hypoderme).



Réseaux

Deux réseaux principaux régissent le fonctionnement du corps : le réseau sanguin et le réseau nerveux. Ils couvrent la totalité du corps en se ramifiant à partir de « troncs » (aorte et veine cave pour le sang, moelle épinière pour les nerfs). Le fonctionnement de ces réseaux, schématiquement simple, est en réalité complexe, faisant intervenir un ensemble d’éléments organiques dont les rôles se complètent et se coordonnent (moelle osseuse, intestins, glandes, foie, rate, reins, pancréas etc.). On peut considérer le cœur et le cerveau comme les « PC » de ces deux réseaux.

Science et métaphysique

Ces préliminaires peuvent paraitre banals, rappelant des notions de base connues de tous. Cependant, c’est cette brève et très schématique présentation qui révèle, comme dans les structures de tous les êtres vivants, une organisation et un fonctionnement faisant penser à une savante élaboration comparable à celle de la conception humaine ou d’une intelligence artificielle, d’entités biomécaniques.

On voit donc à quel point l’approche scientifique rationnelle que permettent les technologies modernes, finit dans tous les domaines de l’exploration de la matière, de l’astrophysique à la médecine, par déboucher sur le territoire qu’elle s’interdit mais ne peut ignorer, du questionnement métaphysique. D’Albert Einstein à Stephen Hawking, bien des savants en ont fait l’expérience.



II L’ingénierie de la vie

L’observation de l’être humain, de la faune et de la flore met en lumière l’extraordinaire complexité de la formation et du développement de la vie dans tous les spécimens étudiés. Bien qu’il faille demeurer prudent en s’engageant dans un type de réflexion à la marge de la rationalité ordinaire, on ne peut s’empêcher de penser qu’on se trouve en présence de quelque chose qui constitue la réalisation maîtrisée d’un travail préalable de conceptualisation effectué par une intelligence supérieure s’exerçant dans le champ illimité de l’universel.

A ce stade, la réflexion commune se heurte au mystère de la source d’une telle intelligence. Or, l’esprit humain se résout difficilement à accepter qu’un point d’interrogation ait valeur de point d’orgue. Même s’il a conscience d’apporter des réponses « par défaut », et quitte à refouler impérativement le doute et l’insatisfaction qui en résultent en dogmatisant un postulat, l’homme aura sa réponse. Elle sera d’abord et longtemps religieuse : Dieu. Mais une lecture « à la lettre » des textes sacrés, en particulier la Bible, est évidemment insatisfaisante, son invraisemblance laissant place au scepticisme. Comment croire à ce démiurge qui, en créant l’homme « à son image et à sa ressemblance », suggère donc qu’il a forme humaine et a inspiré une iconographie anthropomorphique de sa personne (voir, par exemple, la célèbre fresque de Michel-Ange au plafond de la chapelle sixtine) ? La toute-puissance, l’infinitude et une existence sans commencement ni fin dans un corps d’homme, fût-il « superhomme ? Absurde, disent les esprits rationnels. Car le monde moderne est devenu celui de la science et des technologies, ce qui inspire à certains une autre lecture de la Genèse : Dieu c’est d’abord « les dieux », traduction d’Elohim, et ce sont des extra-terrestre, plus ou moins humanoïdes et surtout scientifiquement et technologiquement beaucoup plus avancés. Peut-être sont-ils même des entités biocybernétiques dotés d’une intelligence artificielles, missi dominici d’une espèce inconnue ? C’est « l’alien théorie » chère aux soucoupistes. Sans aller à cet extrême et en restant dans la sphère de la rationalité, la Franc Maçonnerie a contourné la difficulté en évoquant « un principe créateur ». Ainsi, dans le premier alinéa du préambule de la « Déclaration de principe du convent de Lausanne de 1875 », Le Rite Ecossais Ancien et Accepté dépersonnalise l’entité créatrice. Un principe n’est pas une personne, c’est une puissance active, indéfinissable dans sa substance, non perceptible par les sens. Toutefois, la déclaration, après avoir dit que « la Franc Maçonnerie proclame […] l’existence d’un principe créateur », ajoute « sous le nom de Grand Architecte de l’Univers », ce qui repersonnalise le « principe », le réduisant fâcheusement à une entité divine ! Dans une interprétation strictement traditionnelle, par exemple celle de René Guénon, la divinité personnalisée n’est qu’une manifestation exotérique du concept principiel ésotérique et ne doit pas se confondre consubstantiellement avec lui. A notre avis ce , fut une erreur de donner un nom au « principe créateur », ce qui a fait de la Franc Maçonnerie dite « écossaise » une école de pensée déiste.

L’humanité actuelle commence seulement à entrevoir la portée de son action démiurgique lorsqu’elle a commencé à développer l’IA. Déjà des voix s’élèvent, y compris celles de certains de ses concepteurs, pour crier « au loup » (voir à ce propos notre article Prométhée déchainé). Cependant, entre enthousiasme et crainte, il reste que l’irruption de L’IA apporte un éclairage nouveau et singulier sur ce qu’on peut appeler « le mystère de l’ingénierie de la vie ». Toutefois, si l’IA dispose actuellement des moyens de reproduire la vie, ce n’est, justement, qu’une reproduction de formes de vie existantes, non pas la création ex nihilo d’une nouvelle forme de vie (espèce). Cela deviendra sans doute assez rapidement possible et ouvre des horizons très vastes qui, sur une échelle d’appréciation va de « admirable ! » à « terrifiant ! ».



III Visions traditionnelles

Une des caractéristiques majeures des pensées traditionnelles est la place qu’y occupe le symbolisme en tant que langage analogique susceptible d’associer à toute base d’observation une superposition d’éléments de sa représentation dans d’autres ordres de réalités naturelles ou conceptuelles. Ainsi, dans le cas du corps, le symbolisme pourra, par exemple, associer telle partie de celui-ci à une couleur, un son ou une fonctionnalité non corporelle (mentale, spirituelle etc.). Nous allons plus particulièrement nous intéresser à deux approches symboliques du corps humain : les chakras et le zodiaque.

Les chakras

Les chakras appartiennent aux pensées traditionnelles de l’hindouisme et du bouddhisme, encore vivaces en Inde, en Chine, au Thibet et dans divers pays de l’Asie du sud-est, mais qui ont séduit beaucoup d’Occidentaux.

Les chakras désignent des points de rayonnement énergétique répartis sur la face du corps et échelonnés sur un axe partant du bas de la colonne vertébrale et se terminant au sommet du crâne. A l’extrémité inférieure de cet axe, se trouve à l’état de repos une centrale énergétique appelée Kundalini, lovée comme un serpent, et qui, à l’état d’éveil provoqué par des pratiques particulières, se dresse et parcourt l’axe avec la fulgurance d’un cobra, jusqu’au milieu du sommet du crâne (fontanelle), mettant en harmonie vibratoire les chakras.

  1. Siège corporel et principales valeurs analogiques (éléments, organes, fonctionnalités et couleurs) des sept chakras.


  • Muladhara ou chakra de la racine : Terre ; entre anus et scrotum (périnée) ; métabolisme, système lymphatique ; rouge
  • Svadisthana : Eau ; sacrum ; centre de l’énergie, système immunitaire, sexe, ovaires, testicules, reins, intestins ; orange
  • Manipura : feu ; plexus solaire/nombril, foie, vésicule biliaire, pancréas, estomac, ; sublimation des substances, rayonnement dispersif ; jaune
  • Anahata ou chakra du cœur : Air : cœur (poitrine), circulation sanguine, poumons ; vie, activité ; vert
  • Visuddha ou chakra de la gorge : Ether ; base du cou, gorge, voix, mains ; réceptivité et restitution ; cyan
  • Ajna ou Troisième Œil : racine du nez ; yeux, système nerveux ; intuition ; indigo
  • Sahasrana ou chakra coronal : Vibrations ; sommet du crâne (fontanelle) ; cortex cérébral, circulation de l’énergie dans le corps, activité intellectuelle, mémoire ; violet.



  1. Observations

On observera sans surprise que l’échelonnement des couleurs des chakras est celui du spectre ordinaire des couleurs. Il est avéré que les fréquences vibratoires des couleurs ont une influence sur le psychisme : le rouge (haute fréquence) est stimulant, voire excitant (jusqu’à la violence) ; le jaune (fréquence médiane) est apaisant, euphorisant, antidépressif ; le bleu (vers les basses fréquences) est reposant mais peut être dépressif etc. L’utilisation thérapeutique des couleurs (chromothérapie) se fonde sur ce constat pour adapter le recourt aux couleurs en fonction de l’état du sujet traité : en psychothérapie on placera un sujet agité dans un environnement bleu ou vert, un sujet dépressif dans un environnement jaune. On peut aussi recourir aux couleurs dans un but prophylactique : les salles de classes étaient traditionnellement vert pale, des tableaux verts ont été substitués aux tableaux noirs.

Quant aux chakras proprement dits, ils sont sollicités au siège de leur localisation par l’acupuncture ou la pression digitale.

La réalité d’une centrale énergétique située au bas de la colonne vertébrale est, en quelque sorte, démontrée par l’orgasme dont il n’est donné par la médecine aucune définition ou description satisfaisante (on évoque ses effets en éludant la question d’une explication organique du processus). De ce fait, beaucoup d’hommes sont encore persuadés que la sensation de plaisir extrême provoquée par l’orgasme, est due au passage du sperme dans le canal émissaire. C’est oublier que les femmes connaissent aussi l’orgasme et qu’il n’est lié à aucune émission particulière de substance de consistance comparable à celle du sperme. En fait l’orgasme est dû à la « décharge » soudaine d’énergie émanant de la centrale, elle-même activée par l’action du psychisme entrainant un flux « descendant » du cerveau vers le sacrum et le scrotum, c’est-à-dire le parcours inverse du Kundalini « montant » ! Cela explique d’ailleurs qu’une forte émotion érotique, généralement provoquée dans ce cas par une vision ou une perception tactile inattendue particulièrement érogène, peut provoquer chez l’homme un orgasme sans émission de sperme ou avec une émission sans érection. On peut d’ailleurs vérifier également dans un échange érotique où le sujet, nu et à plat ventre, déjà stimulé par des attouchements ou des massages (épaules, flancs, cuisses), qu’une pression digitale avec les pouces sur le sacrum, provoque un surcroit d’excitation qu’on pourrait qualifier de « préorgasmique ». Un effet similaire peut être provoqué sur un sujet allongé sur le dos qui se masturbe ou qu’on masturbe, si on exerce une pression digitale avec le majeur sur son périnée. On ajoutera pour les connaisseurs, que l’effet de cette pression pourra être érotiquement amplifié, si, avec les doigts d’une autre main, on stimule le scrotum en le caressant de l’anus vers la verge en palpant les testicules au passage. Dans ces deux actions, sur le sacrum et sur le périnée, ce sont les chakras Muladhara et le chakra Svadisthana qui sont sollicités. Dans tous les cas de figures, quelle que soit la stimulation qui précède l’orgasme (y compris le coït), ce n’est pas l’émission de sperme qui provoque l’orgasme chez l’homme, mais l’inverse !

Cette réalité d’une énergie particulière « lovée » au bas de la colonne vertébrale, est consacrée par la pratique tantrique du Tantrisme qui consiste à provoquer la remontée fulgurante du Kundalini vers le cerveau, en vue d’une « illumination » spirituelles. Il est clair que l’utilisation des voies de la sexualité pour atteindre les hauteurs spirituelles est totalement étrangère à l’Occident christianisé ! A la faveur du fort recul de l’emprise du christianisme sur les esprits et de l’intérêt qu’a suscité la découverte des modes de pensée orientaux, les mentalités ont évolué, au moins chez une minorité éclairée d’occidentaux.












Le zodiaque

Le zodiaque, étymologiquement « roue de la vie », est un système de signes symboliques qui établit des rapports entre la Terre, le ciel et les êtres vivants, en particulier l’homme.



1.Principes

Le zodiaque est en quelque sorte la table d’analogie sur laquelle repose l’astrologie en tant que système de connaissance basé sur la valeur significative des astres en rapport avec la physiologie et la psychologie de l’homme et secondairement sa destinée. Cette affirmation repose sur la conviction d’un rapport entre le microcosme humain et le macrocosme universel qui intègre évidemment le macrocosme planétaire terrestre.

Les symboles du zodiaque ont un pouvoir signifiant qui procède d’archétypes fondamentaux profondément inscrits dans l’inconscient collectif et remontant à la surface du conscient des générations successives au travers de l’enseignement des traditions, principalement celui relatif aux mythes qui ont particulièrement marqué les civilisations de la Haute et Moyenne Antiquité (Sumer, la Perse l’Egypte, la Grèce et Rome, le nord germano-scandinave, l’Inde, la Chine et le japon etc.).

2.Les signes et leur symbolisme de base

-les signes et le cycle terrestre annuel

Le calendrier solaire, c’est-à-dire établi à partir de l’observation de la course de la Terre sur son orbite autour du Soleil, divise l’année en douze mois regroupés par trois en quatre saisons : Printemps (éclosion, floraison), été (maturité, récolte), automne (engrangement, fermentation) hiver (germination). Quatre points charnières jalonnent ce cycle : les équinoxes de printemps (fin mars) et d’automne (fin septembre) où les durées du jour et de la nuit sont équivalentes, les solstices d’été (fin juin) et d’hiver (fin décembre où les jours sont respectivement les plus longs (Soleil à son apogée dans sa course journalière apparente) et les plus courts (Soleil à son hypogée dans sa course journalière apparente).

Les signes du printemps sont le Bélier (dernier tiers de mars et deux premiers tiers d’avril), le Taureau (dernier tiers d’avril et deux premiers tiers de mai), les Gémeaux (derniers tiers de mai, deux premiers tiers de juin). Le signes de l’été sont le Cancer (dernier tiers de juin, deux premiers tiers de Juillet), le Lion (dernier tiers de juillet, deux premiers tiers d’août), la Vierge (dernier tiers d’août, deux premier tiers de septembre). Les signes de l’automne sont la Balance (dernier tiers de septembre, deux premiers tiers d’octobre), le Scorpion (dernier tiers d’octobre, deux premiers tiers de novembre), le Sagittaire (dernier tiers de novembre, deux premiers tiers de décembre). Les signes de l’hiver sont le Capricorne (dernier tiers de décembre, deux premiers tiers de janvier), le Verseau (dernier tiers de janvier, deux premiers tiers de février), les Poissons (dernier tiers de février, deux premiers tiers de mars).

-Symbolisme de base des signes

Bélier : éclosion, impulsion

Taureau : croissance, réceptivité

Gémeaux : extension (multiplication, prolifération), communication

Cancer : murissement, intériorité

Lion : épanouissement, extraversion/rayonnement

Vierge : récolte, assimilation

Balance : mesure (quantification), évaluation par association (pesée),

Scorpion : enfouissement, pénétration

Sagittaire : transplantation, projection/projet

Capricorne : inhibition,

Verseau : frémissement/vibrionnement, radiation énergétique

Poissons : émergence, bourgeonnement/débourrement



-Rapports analogiques : éléments, hiéroglyphes, corps humain

Bélier : feu. Gamma minuscule (dans un graphisme courbe) triangle ou alpha inversé (dans un graphisme anguleux) /représentation du principe créateur pénétrant la substance. Tête, crâne.

Taureau : Terre. Un cercle surmonté d’un arc de cercle/ une coupe dont la base est la Terre et le haut un calice, ou une fleur éclose exposée à la pluie ou au soleil pour sa fécondation. Cou, gorge.

Gémeaux : Air. Deux lignes perpendiculaires encadrées par deux lignes horizontale/ binaire des complémentarités opposées engendrant le trois, donc la pluralité jusqu’à l’infini. Bras (mains comprises).

Cancer : Eau. Deux cercles dont partent des tangentes courbes, donnant l’impression de deux atomes tourbillonnant/vie intérieure. Poitrine, seins.

Lion : Feu. Un cercle prolongé par une courbe en S (queue du lion ?). Impression de vitalité. Cœur, circulation sanguine.

Vierge : Terre. Un M prolongé par une courbe dextrogyre orientée vers le bas ; mère (hébreux Mem), principe matriciel, et fils (hébreux Noun). Intestins, viscères, matrice.

Balance : Air. Deux lignes horizontales superposées dont la supérieure présente en son milieu un renflement arrondi ; peuvent représenter l’essence et la substance dans un rapport de « juste mesure » (harmonie, équilibre). Bassin.

Scorpion : Eau. Un M dont le dernier jambage se prolonge par une flèche dressée obliquement. Mort sacrificielle (rédemption, renaissance). Sexe masculin.

Sagittaire : Feu. Une flèche barrée en son milieu (croix ?) axée verticalement (vers le ciel) mais souvent axée obliquement vers la droite. Dans certaines représentations le sagittaire est un centaure (homme-cheval). Jambes (pieds compris).

Capricorne : Terre. Une sorte de L majuscule italique et en « anglaise », la partie supérieure du jambage étant précédée sur la gauche d’une petite ondulation, tandis que l’extrémité inférieure se termine par une boucle déliée vers la droite. Os (avec moelle), squelette.

Verseau : Air. Superposition de deux fois une triple ondulation anguleuse évoquant soit l’eau (c’est d’ailleurs le hiéroglyphe égyptien de l’eau), soit les ondes de radiations, ou encore un flux énergétique. Circulation nerveuse et des énergies.

Poissons : Eau. Deux poissons, parfois symbolisés par deux arcs de cercle dont l’un s’ouvre sur la gauche (si c’est un poisson il nage vers le bas) et l’autre sur la droite (si c’est un poisson il nage vers le haut), les deux étant reliés par un trait horizontal. Représentation des courbes d’involution et involution, le signe se trouvant entre les deux. Psychisme (inconscient et subconscient/conscient et supraconscient).



IV Le symbolisme du corps humain : ne pas se tromper de lecture

Les plus mauvaises images que peuvent évoquer les termes de « chakra » et de « zodiaque » sont celles des délires d’une certaine parapsychologie sourcée au new age des décennies de la seconde moitié du 20ème siècle pour ce qui est des chakras, et des horoscopes et des propos péremptoires de pseudo-astrologues ignorantins pour ce qui est du zodiaque.

Préalables

Pour parler des chakras, il faudrait d’ailleurs commencer par une connaissance élémentaire de l’hindouisme, non pas à partir d’ouvrages prétendant à la vulgarisation, mais de la lecture d’auteurs, notamment des hindous faisant autorité en la matière ou des universitaires, indiens ou occidentaux, reconnus dans leur spécialité, ou encore des ouvrages de René Guénon. Encore doit-on observer, en particulier pour les chakras, que la transmission des connaissances les plus sacrées issues par exemple des védas, s’effectue exclusivement par tradition orale. Quant au zodiaque, avant de se laisser entrainer dans la charlatanerie des prétentions prédictionnelles, il est préférable de commencer par une initiation à l’ontologie qui est l’approche philosophique de l’être étant.

Réalités terrestres du zodiaque

Quand on pense au zodiaque, on pense aux constellations dont ses douze signes portent le nom. Eh bien on a tort ! D’abord parce que l’idée d’une influence d’étoiles sur la Terre et a fortiori sur le microcosme humain est un non-sens, une absurdité. Seuls le Soleil et la Lune, le premier en raison de l’intensité de son rayonnement dont l’effet calorique et lumineux n’est pas à démontrer, la seconde en raison de sa grande proximité de la Terre et dont l’action sur la Terre (mers, plantes, animaux et humains) n’est pas davantage à démontrer, peuvent assurément être crédités d’une influence. Quant aux planètes du système solaire que l’astrologie moderne associe aux signes dont elle les qualifie de « maîtres » (Mars maître du Bélier, Vénus maître du Taureau etc.), elles n’ont pas davantage d’influence physique sur la Terre, sinon le fait qu’elles sont solidaires du même ensemble gravitationnel autour du soleil. Si le rapprochement de certaines d’entre elles avec tels ou tels signes peut paraitre cohérent, c’est parce que les noms de ces planètes, avant de désigner des astres, sont des noms de dieux et que les signes du zodiaque sont fondés sur des mythes immémoriaux ayant donné naissance à des mythologies qui confèrent symboliquement aux dieux des attributs correspondant aux valeurs symboliques des signes eux-mêmes. Au demeurant, l’astrologie traditionnelle ne connaissait, en dehors du Soleil et de la Lune, que cinq planètes gravitant en orbite autour du Soleil (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) ; ce n’est qu’en 1781 qu’est découverte Uranus, et en 1846 qu’est découverte Neptune. S’agissant de leur symbolisme en rapport avec les signes du zodiaque, notons qu’elles n’ont été baptisées qu’après des débats où sont intervenus des arguments de circonstance ; ainsi Uranus a failli s’appeler George (en l’honneur du roi George III) et Neptune Janus !

Alors, si ni les étoiles, ni les planètes n’ont d’influence sur la Terre et ses habitants, que signifie le zodiaque ?

Le zodiaque, par sa division duodénaire (les mois), est en concordance avec l’annualité du parcours de la Terre autour du Soleil. C’est la représentation du cycle orbital terrestre jalonné par les étapes saisonnières, de l’éclosion printanière de la vie jusqu’aux profondeurs souterraines et subaquatiques où se prépare la renaissance du vivant.

Pour l’homme, c’est le rappel de sa nature cosmique et de la nécessité vitale d’en conserver la conscience, car il ne peut pas s’affranchir de son lien avec le « tout » du macrocosme universel. C’est la leçon essentielle du zodiaque « roue de la vie ».

Pour ce qui est du rapport des signes avec les parties du corps humain (voir ci-dessus, page 9 et suivantes : Les rapports analogiques), on ne dispose pas d’autres repères que ceux d’une tradition orale ayant fatalement subi des déperditions. Néanmoins, en s’appuyant sur une approche intuitive du symbolisme des figures des signes, plus que sur les commentaires qu’en ont fait beaucoup de spécialistes autoproclamés de l’astrologie pas toujours doté de la culture générale suffisante qui est un préalable indispensable à cette démarche, on peut dégager des significations et des cohérences, notamment sous l’éclairage des antiques mythologies. Nous ne passerons pas en revue tous les signes, invitant plutôt le lecteur à le faire lui-même en s’inspirant de l’exemple que nous proposons.

Cet exemple sera celui des Gémeaux. Nous commencerons par l’analogie avec le quaternaire des éléments : feu, terre, air, eau, ces-derniers se succédant dans l’ordre des signes. Troisième signe, les Gémeaux sont associés à l’air, élément vital d’un échange avec le corps qui se fait par les voies respiratoires, les poumons et la peau. Traditionnellement les Gémeaux sont corporellement associés aux bras et on devrait d’ailleurs dire « aux bras et aux mains », même si on peut considérer qu’en disant bras on les évoque implicitement puisqu’elles y sont rattachées, en formant les extrémités. Cette précision est importante car il est évident que sans les mains les bras auraient du mal à justifier la fonctionnalité attribuée aux Gémeaux, à savoir la communication. Or, la communication peut être tactile, gestuelle, mais aussi indirecte par l’interface de l’écriture qui est une production de la main. Les Gémeaux communiquent donc par le toucher, le geste, la parole et l’écriture. S’il faut une confirmation de cette approche du signe, nous la trouverons dans la tradition mythique, en particulier en Egypte et en Grèce. En Egypte c’est le dieu Thot, considéré comme symbole de la sagesse et de sa transmission par la parole (sons émis par la bouche par le passage de l’air et sa triple action sur la langue, les dents et les lèvres, ainsi que sur le palais et la communication avec le nez). A cet égard les attributs des Gémeaux apparaissent comme un développement des deux signes précédents : le Bélier (tête) et le Taureau (cou, gorge). En Grèce c’est Hermès, notamment dans son avatar Hermès Trismégiste qui présente les mêmes fonctionnalités que Thot.

L’exemple des Gémeaux est l’occasion d’affirmer qu’il ne peut pas y avoir d’interprétation symbolique sérieuse sans cohérence. Lorsque les astrologues « forcent » les logiques symboliques pour les faire correspondre à la démonstration qu’ils veulent imposer, il n’y a que confusion et ridicule. Ainsi en est-il des analogies avec le corps. Tout va à peu près bien jusqu’au Capricorne mais toutes les interprétations contemporaines dérapent dans l’incohérence. En effet, le Sagittaire est associé aux membres inférieurs (jambes) comme les Gémeaux le sont des membres supérieurs (bras). Nous avons vu que bras signifie évidemment bras et mains, c’est un tout. En associant le Verseau aux mollets et les Poissons aux pieds, on commet l’erreur flagrante d’un démembrement qui reviendrait pour les Gémeaux à dissocier les avant-bras et les mains des bras ! Les mollets et les pieds, totalement solidaires des jambes appartiennent, au même titre que les cuisses, au Sagittaire. Vouloir de toute force associer le Verseau et les Poissons à une partie visible du corps, c’est évidemment oublier que le corps n’est pas fait que de membres et d’organes. Il y a au moins deux réseaux majeurs (voir plus haut page 3) : la circulation sanguine et la circulation énergétique. Le Lion est associé au cœur, donc à la circulation sanguine, ; par conséquent, il y a tout lieu de considérer que le Verseau, dont le hiéroglyphe représente deux ondes superposées, doit être associé à la circulation des énergies (qu’il s’agisse des nerfs ou de celle que nous avons évoquée à propos des chakras). Quant aux Poissons, nous aurons l’occasion d’y revenir ci-dessous. Mais certains n’ont même pas hésité à affirmer que le Verseau n’était pas un signe d’air, mais d’eau, remettant en cause la cohérence de la succession des éléments sur le zodiaque. Un des plus représentatifs de ces pseudo astrologues particulièrement incultes et effrontément péremptoires, fut l’inénarrable André Barbault, grand spécialiste ès âneries qui s’illustra dans ses navrantes tentatives d’astrologie prédictionnelle.

Les signifiants ontologiques du zodiaque appliqués à la psychologie

Une bonne approche de la question consiste, dans un premier temps, à revenir sur la succession des signes suivant les mois et les saisons en considérant leur rapport avec le cycle « naissance et développement-apogée- déclin et mort » de la nature, et plus spécialement des végétaux. Ce n’est, ni plus ni moins, qu’une orientation de la pensée sur la nature des chose, ce qui nous renvoie au modèle du genre qui est le poème de l’épicurien Lucrèce, De nature rerum : observer le règne végétal dans la manifestation de ses principes vitaux et ses rapports avec le règne minéral (terre, eau) et les éléments extra-terriens (air-vent, feu-ensoleillement). Sous l’éclairage de ce préalable, on peut ensuite aborder le rapport entre les signes du zodiaque et les items de la psychologie humaine en lien avec le symbolisme corporel (morphopsychologie).

Exemple : Le Taureau

Le Taureau, dont le hiéroglyphe représente un cercle (Terre ?) surmonté d’un arc de cercle convexe évoquant une coupe, est associé au cou et à la gorge. Dans le cycle saisonnier du règne végétal, il représente la phase de croissance et d’épanouissement qui suit l’éclosion et nécessite nutrition. Il représente passivement la réceptivité (ouverture, perméabilité) et activement l’attractivité (magnétisme, séduction). Sur le plan instinctif il manifeste le désir de l’émission fécondante (absorption de nourriture et de boisson ou insémination que représente son opposé le Scorpion, associé morphologiquement au sexe masculin). Dans sa forme excessive il est l’ogresque minotaure.

Cet exemple montre comment à travers son symbolisme général se dégagent des signifiants qui au fil du parcours de vie en douze « stations » présentent les items d’un panorama psychologique complet.



1.Evolution et involution. Le chiffrage des signes

On peut répartir en deux séries de six les douze signes du zodiaque. Une série qui part du Bélier jusqu’à la Balance, correspondant aux étapes de l’évolution (de l’éclosion à l’apogée de la maturation) et une série qui va de la Balance aux Poissons, correspondant aux étapes de l’involution (du début automnal du déclin à l’ultime phase de la germination précédant l’éclosion). On notera la valeur d’interface de la Balance, pour partie fin de l’évolution, pour partie début de l’involution.

Si l’ont fait la sommation chiffrée (ramenant tout les totaux à l’un des neuf chiffres) de la numérotation ordinale de chaque signe et de son opposé (par exemple Bélier 1 + Balance 7 = 1 + 7 = 8 ; Taureau 2 + Scorpion 8 = 10 = 1 + 0 = 1) etc.), on obtient une première série 8-1-3-5-7-9 et une seconde série 8-1-3-5-7-9. En reliant les signes opposés deux par deux par des diamètres sur le cercle zodiacal, on constate qu’on est en présence de deux séries de chiffres impairs (1 3 5 7 9) et de deux fois le chiffre 8. L’axe des deux 8 sépare donc les deux hémisphères, évolutif et involutif et on remarquera avec intérêt que le symbolisme de la Balance, par ailleurs signe dont le début correspond à l’équinoxe d’automne (égalité des jours et des nuits), est tout à fait approprié à la représentation de la transition entre les deux circuits, l’ascendant de l’évolution et le descendant de l’involution. Un autre axe majeur qui coupe d’ailleurs à 90 degrés le précédent, est celui des solstices (solstice d’été en Cancer et solstice d’hiver en Capricorne).

2.Ce que ces chiffres disent du corps

En marquant significativement les étapes de l’évolution et de l’involution, mouvement vital d’expiration et d’inspiration, et en mettant en évidence les axes directionnels solsticiaux, le chiffrage du zodiaque invite à constater une cohérence gravitationnelle dont la présence dans l’homme est révélée par les analogies corporelles. Dans l’homme et, en fin de compte, dans l’ensemble du vivant animal et végétal. C’est la grande leçon du rapport « macrocosme-microcosme » dans un univers ordonné et cohérent. C’est un appel (ou rappel !) à la conscience de l’harmonie du « Tout » que les croyants appellent Création.

Dès lors, l’enjeu de l’application des signifiants ontologiques à la psychologie humaine, n’est pas de savoir si la présence du Soleil dans tel ou tel signe du zodiaque détermine le caractère et le comportement de l’individu qui nait à ce moment-là (ce qu’affirme l’astrologie moderne mais que ne confirme aucune étude rationnelle sérieuse), mais de considérer que toutes les potentialités indiquée par lesdits signifiants sont présente dans l’être humain.

V Conclusion et perspectives

Les amateurs de sensationnalisme ont peut-être été déçus par le caractère qu’ils jugeront prosaïque de notre propos. Ce n’est pourtant pas une vision communément partagée que de considérer qu’il existe un rapport direct entre la gravitation universelle et la vie des individus humains, animaux et végétaux, et que ce rapport est inscrit visiblement (lisiblement dans le symbolisme de leur composition organique) dans les dimensions de leur corporéité.

En effet, cette conception holistique de l’existant où tout « étant » n’est pas dissociable de la totalité, contredit la conception individualiste d’un individu humain isolé au destin hasardeux « d’électron libre ». D’ailleurs, l’électron réellement libre, c’est-à-dire rattaché à aucun atome, n’existe pas : ce qu’en physique on appelle électrons libres, ce sont des électrons éloignés du noyau de l’atome qui peuvent de ce fait échapper à un atome, mais vont toujours se rattacher à un autre atome.

La vision symbolique traditionnelle du corps, pour peu qu’on ne la brouille pas par les spéculations empiriques des apprentis sorciers ignorantins à prétention ésotériste, peut ouvrir la voie à quelques-unes de ces intuitions inspirées qui ont souvent débouché ensuite, par la voie de la recherche scientifique rationnelle, sur des découvertes déterminantes pour l’avenir de l’humanité.



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